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Par Blu3dream le 5 Février 2006 à 17:08
Date de parution :1921
Histoire
Il était une fois une adorable petite fille que tout le monde aimait rien quà la voir, et plus que tous, sa grand-mère, qui ne savait que faire ni que donner comme cadeaux à lenfant. Une fois, elle lui donna un petit chaperon de velours rouge et la fillette le trouva si joli, il lui allait si bien, quelle ne voulut plus porter autre chose et quon ne lappela plus que le Petit Chaperon rouge.
Un jour, sa mère lui dit :
- Tiens, Petit Chaperon rouge, voici un morceau de galette et une bouteille de vin : tu iras les porter à ta grand-mère ; elle est malade et affaiblie, et elle va bien se régaler. Fais vite, avant quil fasse trop chaud. Et sois bien sage en chemin, et ne va pas sauter de droite et de gauche, pour aller tomber et me casser la bouteille de grand-mère, qui naurait plus rien. Et puis, dis bien bonjour en entrant et ne regarde pas dabord dans tous les coins.
- Je serai sage et je ferai tout pour le mieux, promit le Petit Chaperon rouge à sa mère, avant de lui dire au revoir et de partir.Mais la grand-mère habitait à une bonne demi-heure du village, tout là-bas, dans la forêt ; et lorsque le Petit Chaperon rouge entra dans la forêt, ce fut pour rencontrer le loup. Mais elle ne savait pas que cétait une si méchante bête et elle navait pas peur.
- Bonjour, Petit Chaperon rouge, dit le loup.
- Merci à toi, et bonjour aussi, loup.
- Où vas-tu de si bonne heure, Petit Chaperon rouge ?
- Chez grand-mère.
- Que portes-tu sous ton tablier, dis-moi ?
- De la galette et du vin, dit le Petit Chaperon rouge ; nous lavons cuite hier et je vais en porter à grand-mère, parce quelle est malade et que cela lui fera du bien.
- Où habite-telle, ta grand-mère, Petit Chaperon rouge ? demanda le loup
- Plus loin dans la forêt, à un quart dheure dici ; cest sous les trois grands chênes, et juste en dessous, il y a des noisetiers, tu reconnaîtras forcément, dit le Petit Chaperon rouge.
Fort de ce renseignement, le loup pensa : Un fameux régal, cette mignonne et tendre jeunesse ! Grasse chère, que jen ferai : meilleure encore que la grand-mère, que je vais engloutir aussi. Mais attention, il faut être malin si tu veux les déguster lune et lautre.
Telles étaient les pensées du loup tandis quil faisait un bout de conduite au Petit Chaperon rouge. Puis il dit, tout en marchant :
- Toutes ces jolies fleurs dans le sous-bois, comment se fait-il que tu ne les regardes même pas, Petit Chaperon rouge ? Et les oiseaux, on dirait que tu ne les entends pas chanter ! Tu marches droit devant toi comme si tu allais à lécole, alors que la forêt est si jolie !
Le Petit Chaperon rouge donna un coup doeil alentour et vit danser les rayons du soleil à travers les arbres, et puis partout, partout des fleurs qui brillaient. Si jen faisais un bouquet pour grand- mère, se dit-elle, cela lui ferait plaisir aussi. Il est tôt et jai bien le temps den cueillir.
Sans attendre, elle quitta le chemin pour entrer dans le sous-bois et cueillir des fleurs ; une ici, lautre là, mais la plus belle était toujours un peu plus loin, et encore plus loin dans lintérieur de la forêt. Le loup, pendant ce temps, courait tout droit à la maison de la grand-mère et frappait à sa porte.
- Qui est là ? cria la grand-mère.
- Cest moi, le Petit Chaperon rouge, dit le loup ; je tapporte de la galette et du vin, ouvre-moi !
- Tu nas quà tirer le loquet, cria la grand-mère. Je suis trop faible et ne peux me lever.Le Loup tira le loquet, poussa la porte et entra pour savancer tout droit, sans dire un mot, jusquau lit de la grand-mère, quil avala. Il mit ensuite sa chemise, senfouit la tête sous son bonnet de dentelle, et se coucha dans son lit, puis tira les rideaux de lalcôve.
Le Petit Chaperon rouge avait couru de fleur en fleur, mais à présent son bouquet était si gros que cétait tout juste si elle pouvait le porter. Alors elle se souvint de sa grand-mère et se remit bien vite en chemin pour arriver chez elle. La porte ouverte et cela létonna. Mais quand elle fut dans la chambre, tout lui parut de plus en plus bizarre et elle se dit : Mon dieu, comme tout est étrange aujourdhui ! Dhabitude, je suis si heureuse quand je suis chez grand-mère ! Elle salua pourtant :
- Bonjour, grand-mère !
Mais comme personne ne répondait, elle savança jusquau lit et écarta les rideaux. La grand-mère y était couchée, avec son bonnet qui lui cachait presque toute la figure, et elle avait lair si étrange.
- Comme tu as de grandes oreilles, grand-mère !
- Cest pour mieux tentendre.
- Comme tu as de gros yeux, grand-mère !
- Cest pour mieux te voir, répondit-elle.
- Comme tu as de grandes mains !
- Cest pour mieux te prendre, répondit-elle.
- Oh ! grand-mère, quelle grande bouche et quelles terribles dents tu as !
- Cest pour mieux te manger, dit le loup, qui fit un bond hors du lit et avala le pauvre Petit Chaperon rouge dun seul coup.
Sa voracité satisfaite, le loup retourna se coucher dans le lit et sendormit bientôt, ronflant de plus en plus fort. Le chasseur, qui passait devant la maison lentendit et pensa : Qua donc la vieille femme à ronfler si fort ? Il faut que tu entres et que tu voies si elle a quelque chose qui ne va pas. Il entra donc et, sapprochant du lit, vit le loup qui dormait là.
- Cest ici que je te trouve, vieille canaille ! dit le chasseur. Il y a un moment que je te cherche...
Et il allait épauler son fusil, quand, tout à coup, lidée lui vint que le loup avait peut-être mangé la grand-mère et quil pouvait être encore temps de la sauver. Il posa son fusil, prit des ciseaux et se mit à tailler le ventre du loup endormi. Au deuxième ou au troisième coup de ciseaux, il vit le rouge chaperon qui luisait. Deux ou trois coups de ciseaux encore, et la fillette sortait du loup en sécriant :
- Ah ! comme jai eu peur ! Comme il faisait noir dans le ventre du loup !
Et bientôt après, sortait aussi la vieille grand-mère, mais cétait à peine si elle pouvait encore respirer. Le Petit Chaperon rouge se hâta de chercher de grosses pierres, quils fourrèrent dans le ventre du loup. Quand celui-ci se réveilla, il voulut bondir, mais les pierres pesaient si lourd quil saffala et resta mort sur le coup.
Tous les trois étaient bien contents : le chasseur prit la peau du loup et rentra chez lui ; la grand-mère mangea la galette et but le vin que le Petit Chaperon rouge lui avait apportés, se retrouvant bientôt à son aise. Mais pour ce qui est du Petit Chaperon elle se jura : Jamais plus de ta vie tu ne quitteras le chemin pour courir dans les bois, quand ta mère te la défendu. Jeux de piste
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